À l’occasion des 40 ans de Jazz à Vienne, le festival se replonge sur quatre décennies de musique, de rencontres et de fête !
L’année 2020 devait marquer les quarante ans d’existence de Jazz à Vienne. Or, l’édition tant espérée n’a pas eu lieu.
Sur les hauteurs du Rhône, l’amphithéâtre majestueux que les Romains nous ont légué est resté silencieux. Jazz à Vienne a souhaité profiter de ce moment particulier pour prendre le temps de revenir en arrière et d’écrire une histoire de son festival.
Vincent Bessières, journaliste, commissaire d’exposition et programmateur, en étroite collaboration avec Benjamin Tanguy, directeur artistique du festival, a réalisé un ouvrage retraçant 40 ans d’émotions, publié aux Editions Jazz & Cie.
Le livre Jazz à Vienne – 40 ans d’émotions revient sur les principaux temps forts qui ont rythmé l’événement, les stars qui ont marqué les esprits, les concerts mythiques, en passant par de nombreux témoignages d’artistes phares de la scène jazz actuelle passés sur le plateau du Théâtre Antique.
et à partir d’une sélection de documents emblématiques (photographies, affiches, autographes, etc.)
Gregory Porter, Marcus Miller, Rhoda Scott, Gilberto Gil, Dee Dee Bridgewater, Michael League, Avishai Cohen, Youn Sun Nah ou encore Sandra Nkaké ont, parmi d’autres, accepté de partager leurs souvenirs.
« J’ai toujours aimé l’atmosphère de Jazz à Vienne. C’est un endroit unique au monde. On adore cet endroit, on est traité comme des rois, et on adore y jouer parce que le public obtient le meilleur de nous. » – GEORGE BENSON
« Les souvenirs de ma première venue à Vienne sont un peu vagues. Je me rappelle avoir été impressionné par l’environnement de l’amphithéâtre. Chacun de mes passages à Vienne a été une expérience unique, et toujours très intense. » – GILBERTO GIL
« À Vienne, la perspective depuis la scène est différente de la plupart des endroits où l’on joue habituellement. J’ai compris que Vienne était un endroit hors norme lorsque j’ai vu que les gens restaient à nous écouter malgré la pluie qui tombait. » – KENNY GARRETT
« Je me rappelle bien de mon premier concert à Vienne en 1984. J’avais le trac. Le lieu nous paraissait immense ! Je pense que je n’avais jamais chanté devant tant de gens. C’est devenu l’une de mes scènes préférées. » – DEE DEE BRIDGEWATER
« L’amphithéâtre de Vienne est ma scène préférée au monde. » – AVISHAI COHEN
C’est l’histoire des TINY HOUSE… ici en Auvergne-Rhône-Alpes
Un mini-village pour mères isolées, appelé « La Base » et géré par l’Association Le Mas
1ER VILLAGE DE TINY HOUSE DE LA MÉTROPOLE DU GRAND LYON
UN PETIT COCON !
Économiques et confortables, 17 « Tiny Houses » offrent une halte à des Mamans et leurs Enfants de moins de 3 ans …51 personnes peuvent être accueillies dans ces mini-maisons installées le 2 mars 2021 par la Métropole de Lyon à Villeurbanne avec l’Association Le Mas… sur le parking d’une friche industrielle, où les bambins jouent aujourd’hui à faire des tours de vélo !
Chacune des Tiny Houses dispose d’une pièce de vie, éclairée par une large baie vitrée, avec un coin cuisine et un canapé-lit, d’une petite chambre occupée par deux lits superposés et une salle de douche avec toilettes
Sur un haut mur à l’entrée du site où était graffée une tête de mort, le street-artiste Don Mateo l’a recouverte d’un visage stylisé d’une mère couvant son enfant
Moins chères que l’hôtel et plus accueillantes : ces Tiny Houses permettent ainsi de loger depuis quelques semaines des femmes et leurs jeunes enfants, qui trouvent ici un « cocon » après un parcours d’errance
DES FLEURS SUR LE BALCON
« Merci à tous les acteurs du projet, l’Association Le Mas, à l’entreprise des possibles, aux services de La Métropole du Grand Lyon et de la ville de Villeurbanne, et enfin à l’artiste Don Mateo, auteur de cette belle fresque à l’entrée… Un changement de cap pour notre territoire, terre d’accueil et d’hospitalité », Bruno Bernard, Président du Grand Lyon et du SYTRAL RHONE
« Pour moi, ici, c’est le paradis car j’ai trouvé tout propre, adapté, avec un grand espace pour que les enfants puissent jouer », Imène, 21 ans, habitante du mini-village
« Mon fils de 8 ans m’a dit :Mais c’est une cabane !… je lui ai dit que c’était mieux que la rue ou l’hôtel », Angela, Albanaise de 25 ans et mère de deux enfants, dont la terrasse fleurie se distingue de celle des maisonnettes voisines. Angela qui avait « beaucoup changé d’endroits » depuis son arrivée en France en 2016… pourra rester ici au moins six mois
« Mes deux enfants ont trouvé des amis. On est comme une famille. Moi aussi, j’ai des amies, des personnes avec qui parler, échanger. Ça change tout », Esther, originaire de Kinshasa au Congo
« Ici c’est stable », Monia, mère de 37 ans, qui avait précédemment « déménagé d’un hôtel à l’autre »
« Les femmes se sentent vraiment bien dans leurs Tiny Houses car, même si c’est petit, on peut y recréer un cocon. On va y mettre des arbres et des plantations pour le rendre plus agréable. C’est une nouvelle politique publique qui évite les conflits d’usage, et nous souhaitons ancrer dans le territoire les femmes accueillies. Ces femmes sont toutes encore isolées et elles vont rester dans la métropole. J’ai donc envie qu’elles se sentent villeurbannaises et qu’elles soient considérées comme telles », Etienne Prime, un des responsables de l’Association Le Mas, qui assure la gestion du village
« L’objectif c’est d’être plus accueillant et plus hospitalier et trouver des solutions pérennes pour sortir de l’urgence. Cela nous coûte moins cher qu’un hôtel et, en termes de qualité de vie, de pouvoir cuisiner chez soi, ça change la donne. Sans compter qu’on peut offrir ici un meilleur accompagnement », Bruno Bernard, président EELV de la Métropole de Lyon
« Avec un coût unitaire de 29.000 euros et une durée de vie estimée à une quinzaine d’années, ces maisons minimalistes permettent de retrouver toute l’intimité et la dignité d’un chez-soi, contrairement à un hôtel. Une nuitée revient à 17 euros par personne dans une Tiny House contre 25 euros en hôtel », Renaud Payre, vice-président chargé de l’Habitat
« D’ici un mois, une grande TINY HOUSE sera installée ici et servira de lieu collectif. Une vie commune est déjà en train de se mettre en place. Les mères s’entraidentet c’est très beau », Pierre Mercier, Directeur Général de l’Association Le Mas
« J’ai volontairement laissé l’expression du visage de cette femme à l’interprétation de chacun. Elle est triste et heureuse à la fois et chacun ymet ce qu’il veut y voir. Ce mur blanc, recouvert d’une fresque immensereprésentant une maman qui protège son enfant, tous deux drapés dans une robe d’or… Tout un symbole. Le lieu reprend vie », Don Mateo
Le vendredi 26 février 2021, Hermès rouvre à Lyon les portes de son magasin du 96, rue du Président-Édouard-Herriot. Agrandi et rénové, il témoigne de la vitalité de la relation entre Hermès et la région lyonnaise et marque le début d’une nouvelle histoire au cœur de la presqu’île
UNE HISTOIRE LYONNAISE
Arrivé à Lyon dans les années 50, Hermès est installé rue du Président-Édouard-Herriot depuis 1987. Aujourd’hui, le magasin métamorphosé occupe une surface de 313 m2, qui s’étire et se déploie sur l’angle de la rue des Archers. À l’instar des autres magasins dans le monde, son aménagement résulte de la rencontre des codes architecturaux caractéristiques du magasin historique du Faubourg Saint-Honoré avec les singularités des lieux où ils s’implantent. Ici, l’architecture intérieure conçue par l’agence RDAI rend hommage aux liens qu’Hermès est fier de tisser depuis 1948 avec le pays des soyeux lyonnais, berceau de l’activité textile en France dont l’expertise est reconnue dans le monde entier
Avec plus de 860 collaborateurs au sein de la Holding Textile Hermès, la maison maîtrise l’ensemble des savoir-faire textiles – de la création à la confection en passant par le tissage, la gravure, l’impression, la teinture et les apprêts. Grâce à cette filière intégrée, profondément ancrée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et qui poursuit son développement, Hermès continue de développer savoir-faire et créativité pour fabriquer ses collections d’objets imprimés en soie, en coton ou en cachemire
Symbole de cet artisanat, un motif inédit imaginé par RDAI et développé en étroite collaboration avec l’éditeur de tissus Métaphores*, interprétation contemporaine de la brocatelle – étoffe tissée, détissée puis retissée selon la méthode Jacquard traditionnelle –, est reproduit en relief ou en creux sur un tissu mural, une boiserie ou un staff. Ces vastes ramages répétés à l’infini, dans un camaïeu de teintes chaudes, forment une piste à suivre au cœur du magasin pour découvrir la diversité des collections de la maison
Dès l’entrée, l’ex-libris emblématique de la maison parisienne et un tapis de mosaïque géométrique Motif Faubourg invitent à cheminer d’un univers à l’autre dans un glissement chromatique allant du jaune au rouge, notes subtiles accordées aux nuances de la pierre de Bourgogne et dédiées à chacun des métiers d’Hermès. Avec douze vitrines cintrées, ce nouvel espace double ses ouvertures sur la ville. Les couleurs et l’audace des créations, dont celles inspirées par le thème 2021 « Une odyssée », sont révélées dans une atmosphère chaleureuse, et soulignées par les « Grecques », luminaires à méandres dessinés pour Hermès en 1925
UNE IMMERSION DANS L’UNIVERS D’HERMÈS
Le visiteur découvre tout d’abord l’univers foisonnant aux multiples tonalités des accessoires bijoux et de la soie féminine, imprimée « à la lyonnaise » dans les ateliers Hermès de Pierre-Bénite. Le nouveau métier de la Beauté trouve sa place aux côtés des collections de parfums, invitant la clientèle lyonnaise à découvrir l’élégance singulière des nuances de la collection de rouges à lèvres
Métiers emblématiques de la maison, les sacs, les bagages et l’équitation, façonnés dans les plus beaux cuirs, sont présentés au cœur du magasin, à côté de l’univers masculin déployé dans une ambiance chromatique tabac, caramel et cuir. Baigné par la lumière naturelle d’une verrière, le salon dédié au prêt-à-porter et aux chaussures pour femme est habillé, tel un boudoir, d’un délicat tissu rose poudré au motif « brocatelle »
À droite de l’entrée, dans l’angle formé par l’extension du magasin, les objets pour la maison – collections d’arts de la table, d’art de vivre et de mobilier – précèdent un vaste espace qui s’étire le long de la rue des Archers. Habillé d’un tissu jacquard éclatant, vive déclinaison du motif « brocatelle », il accueille les collections graphiques, singulières et intemporelles d’horlogerie et de bijouterie
Plus d’une cinquantaine d’œuvres issues de la collection Émile Hermès et de la collection Hermès de photographies contemporaines sont accrochées dans le magasin. Indiennes ou estampes, huiles sur toile ou photographies, elles rendent hommage au cheval et à la nature, chers à la maison et source d’inspiration de ses objets artisanaux, et mettent en lumière l’histoire des tissus
À l’occasion de cette réouverture, Hermès propose une coloration exclusive du carré Jaguar quetzal de l’artiste anglaise Alice Shirley, en série limitée et dont les bénéfices seront versés à l’association Espérance Banlieues
Hermès est très heureux d’inviter sa clientèle fidèle et ses nouveaux visiteurs à partager une expérience inédite, dans un décor chaleureux au cœur de la presqu’ île lyonnaise. Ce magasin conjugue en un lieu unique l’innovation, la créativité et les savoir-faire d’excellence de la maison parisienne qui résonnent avec l’histoire singulière de la ville de Lyon, forgée par la création textile
* Métaphores est une société de la Holding Textile Hermès
La troisième saison des podcasts du « Monde d’Hermès » propose, sous forme de fiction, une série d’épisodes intitulée « Les Enquêtes de Pénélope ». En écho à son thème 2021, « Une odyssée », Hermès invite l’auditeur à suivre le personnage de Pénélope à travers le monde lors de mystérieuses investigations. Le premier épisode « Une Délicate Filature », emmène Pénélope dans le magasin de Lyon et les ateliers Hermès de Pierre-Bénite, sur la piste d’un énigmatique carré…
À DÉCOUVRIR DÈS LE 25 FÉVRIER, EN FRANÇAIS ET ANGLAIS SUR HERMES.COM
Depuis 1837, Hermès reste fidèle à son modèle artisanal et à ses valeurs humanistes. La liberté de création, la recherche permanente des plus belles matières, la transmission des savoir-faire d’excellence et l’esthétique de la fonction forgent la singularité d’Hermès, maison d’objets créés pour durer. Maison familiale indépendante, Hermès s’attache à conserver l’essentiel de sa production en France au sein de ses 43 manufactures tout en développant son réseau de 311 magasins dans 45 pays. Le groupe emploie plus de 15 600 personnes dans le monde, dont plus de 9 700 en France, parmi lesquelles près de 5 250 artisans*
Hermès est dirigé depuis 2013 par Axel Dumas, membre de la 6e génération. Fondée en 2008, la Fondation d’entreprise Hermès soutient des projets dans les domaines de la création artistique, la formation et la transmission des savoir-faire, la biodiversité et la préservation des environnements
Hermès Lyon. 96, rue du Président-Édouard-Herriot 69002 Lyon
Hermès International. 24, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris
Des courts aux longs métrages, en passant par les documentaires, Jean-Pierre et Luc Dardenne sont fidèles à ce qui a construit leur cinéma : les bords de Meuse, les grandes luttes ouvrières, l’engagement social et humain. Metteurs en scène célébrés sur la scène internationale, ils ont posé leur regard singulier sur le monde, créant une œuvre puissante, criante de vérité.
« Nous sommes très honorés de recevoir ce Prix Lumière 2020, ont déclaré Jean-Pierre et Luc Dardenne. Pour nous, deux frères cinéastes, ce prix recèle une émotion particulière. Il nous met en contact avec la fraternité originelle du cinéma, avec les deux frères qui ont filmé pour la première fois des corps, des visages d’hommes et de femmes, d’ouvriers et d’ouvrières sortant de leurs ateliers. Plus d’un siècle après, nous filmons des corps, des visages qui sont les descendants de ceux filmés par les frères Lumière et nous essayons chaque fois de les filmer comme si c’était la première fois. Ce sera magnifique de recevoir ce prix dans le cadre du festival qui fait dialoguer, comme nulle part ailleurs, le patrimoine mondial du cinéma et le public d’aujourd’hui. Vive le cinéma ! Vive la vie ! »
Le cinéma des Dardenne, c’est aussi une impressionnante galerie d’actrices et d’acteurs, Émilie Dequenne, Olivier Gourmet, Jérémie Renier, Fabrizio Rongione ou Déborah François qu’ils révèlent, comme Arta Dobroshi ou le jeune Idir Ben Addi dans leur dernier film. Ces dernières années, les plus grandes comédiennes d’aujourd’hui, Cécile de France, Marion Cotillard, Adèle Haenel, sont venues rejoindre les réalisateurs, leur monde, et cette véritable famille de cinéma qu’ils ont construite depuis des années.
Pour Bertrand Tavernier, président de l’Institut Lumière qui organise le festival :
« C’est une immense joie que de décerner ce Prix Lumière aux frères Dardenne, c’est aussi une évidence dans l’époque que nous traversons. Avec passion, une constance qui fait penser à celle d’Orwell, une formidable empathie pour les éclopés, à l’écart des diktats de la mode ou du box-office, les films de Jean-Pierre et Luc Dardenne explorent la vie de ceux qui dégustent, victimes des crises, de la mondialisation, prisonniers de l’intolérance religieuse, de ces « misérables » sur lesquels s’étaient penché Hugo. Et qui résistent à leur manière, violemment, maladroitement, tendrement. Les deux frères cinéastes le font avec brio, avec talent, avec une attention à la morale des choses, nous faisant découvrir d’immenses acteurs et nous prouvant que ce que l’on regarde, surtout si on le fait avec cette humanité, compte autant que le regard lui-même. »
Célèbres pour leur parole tranchée et leurs prises de position humanistes, mais aussi pour leur humour et leur passion contagieuse, Jean-Pierre et Luc Dardenne ont reçu le Prix Lumière lors de la 12e édition du festival Lumière.
Metteurs en scène précis et uniques, révélateurs de talents, les frères Dardenne marquent le cinéma contemporain de leur regard puissant. Une poétique de la réalité poussée à son paroxysme, en écho à leur origine de documentaristes. Célébrés sur la scène internationale, ils sont lauréats de deux Palmes d’or et de nombreux autres prix. Une rétrospective pour célébrer l’œuvre de Jean-Pierre et Luc Dardenne pour ce qu’elle est : humaniste, forte, engagée, tournée vers la jeune génération et criante de vérité.
Entourés de l’actrice de Rosetta Emilie Dequenne, de Christine Plenus la photographe de plateau qui les suit depuis leurs débuts, de leur producteur Denis Freyd, de leurs distributeurs en France et à l’international Michel Saint-Jean et Vincent Maraval, Jean-Pierre et Luc Dardenne ont reçu le 12e Prix Lumière remis par le festival Lumière, à l’occasion de sa 12e édition, hier, vendredi 16 octobre
Sur scène, les artistes Jeanne Cherhal, Gabriel Yared et Thomas Dutronc, sont chacun venus célébrer l’oeuvre des deux frères en musique. Plus tôt dans la soirée, Jérémie Renier a dit sa reconnaissance, son admiration et son amour pour les cinéastes qui l’on révélé, en 1996, avec La Promesse. « Merci tellement aux frères. Rosetta était ma naissance en tant qu’actrice« . Émilie Dequenne, lauréate du Prix d’interprétation cannois pour ce premier rôle, a rendu un vibrant hommage à ses « parents de cinéma ».
« Le cinéma fabrique des armes de construction massive et celles des frères Dardenne en sont foudroyantes. »
Bertrand Tavernier, le Président de l’Institut Lumière, a écrit un puissant éloge sur le cinéma des deux frères, lu sur scène par Thierry Frémaux.
Un texte qui s’est achevé avec une citation des misérables. En juillet, le cinéaste écrivait déjà : « Ils explorent la vie de ceux qui dégustent, victimes des crises, de la mondialisation, prisonniers de l’intolérance religieuse, de ces “misérables” sur lesquels s’étaient penché Hugo. »
L’Amphithéâtre du Centre de Congrés de Lyon vibrait sous les applaudissements du public, lorsque sont arrivés sur scène Jean-Pierre et Luc Dardenne pour recevoir leurs Prix.
« Ce Prix symbolise l’héritage des frères Lumière. Filmer la vie, son intensité, sa mobilité. Lorsque l’on filme Rosetta, on essaie de faire en sorte qu’elle soit vivante. »
Les frères Dardenne, cinéastes du réel et de la vérité, inscrivent leur oeuvre, film après film, dans l’héritage des frères lyonnais qui ont documenté la vie à la fin du XIXe.
Lumière accueille cette année une grande partie de la section Cannes Classics, la sélection de films restaurés du Festival de Cannes.
Les 20 ans de In the Mood for Love de Wong Kar-wai, les 60 ans d’À bout de souffle et de L’avventura, des grands auteurs (Federico Fellini, Pier Paolo Pasolini), des redécouvertes des éditions de Cannes des décennies 60, 70 et 80, le premier film de Melvin Van Peebles et d’autres trésors du cinéma à revoir ou à découvrir.
À Marseille, Michel Poiccard (Jean-Paul Belmondo) vole une voiture américaine : direction Paris. Sur la route, il est bientôt pris en chasse par un motard. Paniqué, Michel l’abat et s’enfuit. Le lendemain, à Paris, il rencontre une jeune Américaine, Patricia (Jean Seberg), avec laquelle il a une liaison.
En partant d’un scénario écrit par François Truffaut, Godard compose un film semi-improvisé, bardé de références au cinéma américain et formellement insolent. Le noir & blanc rugueux de Raoul Coutard souligne une course en avant, mêlée de crimes et d’histoires d’amour.
Lauréat du prix Jean Vigo 1960, le film connaît un succès immédiat qui élève Jean-Paul Belmondo, Jean Seberg et Jean-Luc Godard au rang d’icônes.
« À bout de souffle nous révèle un incontestable, un très grand talent. Jean-Luc Godard, qui n’a pas trente ans est une « bête de cinéma ». Il a le film dans la peau. […] Sur le plan technique, aucun moins-de-trente-ans n’avait encore récemment jeté bas avec une telle maestria les vieux échafaudages. Godard a flanqué au feu toutes les grammaires du cinéma et autres syntaxes du film. » (Georges Sadoul, Les Lettres françaises, 31 mars 1960)
Réinvention du cinéma, montage neuf, explosion de tous les principes, désinvolture absolue… À bout de souffle est un éclair radical dans le cinéma français. À la fin des années 50, ce film marque le début de la « modernité », de la Nouvelle Vague, de la légende Godard.
Cette œuvre est aussi une plongée intimiste, presque documentaire, entre polar et nihilisme, dans un Paris romantique.
« Godard a été le plus grand dynamiteur des structures anciennes. Son œuvre incandescente est une gerbe de fusées contre le cinéma desséché des temps morts. Cette écriture d’un modernisme triomphant et narcissique, ne cesse de signifier le moment premier du cinéma qui s’invente. Elle signale à chaque instant, dans chacun de ses procédés, que le film est une entreprise intense ». (Jean-Claude Bonnet, Cinématographe n°37, avril 1978)
À bout de souffle France, 1960, 1h29, noir et blanc, format 1.33
Réalisation, scénario et dialogues Jean-Luc Godard d’après un scénario original de François Truffaut
Photo Raoul Coutard
Musique Martial Solal, Wolfgang Amadeus Mozart
Montage Cécile Decugis
Production Georges de Beauregard, Société Nouvelle de Cinématographie, Imperia Films
Interprètes Jean-Paul Belmondo (Michel Poiccard), Jean Seberg (Patricia Franchini), Henri-Jacques Huet (Antonio Berutti), Daniel Boulanger (l’inspecteur Vital), Roger Hanin (Carl Zombach), Jean-Pierre Melville (l’écrivain Parvulesco), Van Doude (le journaliste américain), Michel Fabre (l’adjoint de l’inspecteur Vital), Richard Balducci (Luis Tomatchoff), Claude Mansard (Claudius Mansart), Liliane David (Liliane)