Amérique centrale, début du XXe siècle. Deux jeunes chanteuses (Jeanne Moreau, Brigitte Bardot) d’une troupe de music-hall ambulante s’éprennent du même homme, un révolutionnaire. Par amour, elles épousent sa cause, et après la mort de ce dernier, poursuivent la mission qu’il avait entamée, jusqu’au triomphe de la révolution.
Co-écrit avec Jean-Claude Carrière, qui venait d’achever Yoyo de Pierre Étaix, Viva Maria ! réunit deux des plus célèbres actrices du moment, Brigitte Bardot et Jeanne Moreau. Le tapage médiatique autour du tournage est démesuré : dès le premier jour, soixante-dix journalistes internationaux sont présents. Cette atmosphère contribue à rendre le tournage, qui se déroule au Mexique, très difficile. Les problèmes logistiques s’accumulent et le calendrier change constamment : les actrices sont malades l’une après l’autre, puis Louis Malle et bientôt l’équipe tout entière, enfin des pluies diluviennes et des chaleurs étouffantes ralentissent le tournage.
« Comme tant d’autres, parmi les gens de ma génération, j’étais un fan du cinéma américain de cette période, les années 40 et 50. Le western était un genre que nous adorions, bien entendu. Mon idée était de mettre deux femmes dans une situation où l’on a traditionnellement deux hommes, deux copains, dans les films hollywoodiens. » (Louis Malle in Conversations avec Louis Malle, Philip French, Denoël). Avec ce film d’action aux teintes de western et à l’inspiration buñuélienne (Juan Luis Buñuel sera d’ailleurs assistant sur le tournage), le cinéaste fait de ses héroïnes de véritables libératrices. Derrière un humour féroce, absurde et satirique, se dessine une prise de position politique et sociale : ceux qui oppriment la classe populaire et les révolutionnaires (les propriétaires terriens, les directeurs de banque, les bourgeois, les dictateurs, les Jésuites) sont furieusement dénoncés.
« Sur un territoire complètement différent, Viva Maria ! manifeste les contradictions déjà décelées dans Zazie, le télescopage de la dérision et de l’insurrection, du poétique et de l’anarchique, le décalage entre l’ambition du sens et les incertitudes de la forme. » (Pierre Billard, Louis Malle : le rebelle solitaire, Plon)
Les intentions du scénario sont louées, mais certains, dont le cinéaste lui-même, reconnaissent un traitement confus, qui manque d’efficacité. Pour autant, le film fut le plus gros succès public du cinéaste, après Au revoir les enfants (1987).
Viva Maria ! France, Italie, 1965, 1h57, couleurs, format 2.35
Réalisation Louis Malle Assistants réalisation Volker Schlöndorff, Juan Luis Buñuel, Manuel Muñoz Scénario Louis Malle, Jean-Claude Carrière Photo Henri Decaë Musique Georges DelerueMontage Suzanne Baron, Kenout Peltier Décors Bernard Evein Costumes Pierre Cardin, Ghislain Uhry Production Oscar Dancigers, NEF – Nouvelles Éditions de Films, Les Productions Artistes Associés, Vides-Film Distributeur Malavida
Interprètes Jeanne Moreau (Maria I), Brigitte Bardot (Maria II), George Hamilton (Florès), Gregor von Rezzori (Diogène), Paulette Dubost (Madame Diogène), Claudio Brook (Rodolfo), Carlos López Moctezuma (Rodriguez), Poldo Bendandi (Werther)
Sortie en France 22 novembre 1965 Sortie en Italie 16 février 1966 Sortie en salles le 9 novembre 2022 par Malavida dans une rétrospective consacrée à Louis Malle Remerciements à Gaumont
Il s’agit d’un artiste qui a offert au cinéma mondial un univers d’une cohérence rare et d’un impact esthétique sans précédent dans la culture populaire : TIM BURTON recevra le 14 e Prix Lumière en octobre. Il succède à Jane Campion en 2021, aux frères Dardenne en 2020 et Francis Ford Coppola en 2019.
C’est un visionnaire, un styliste et un artiste qui a offert au cinéma mondial un univers d’une cohérence rare et d’un impact esthétique sans précédent dans la culture populaire. Le réalisateur, scénariste, producteur, conteur et poète à l’imagination sans limite Tim Burton recevra le 14 e Prix Lumière cet automne à Lyon, lors du festival Lumière qui aura lieu du samedi 15 au dimanche 23 octobre 2022.
Dès ses premiers films et ses premiers succès, Burton installe son univers, savant mélange d’un style très personnel et de références romanesques et picturales qui traversent toute l’histoire de l’art. Entre gothique et baroque, comédie, horreur, romantisme et mélancolie.
Beetlejuice (1988) et Edward aux mains d’argent (1990), tout comme sa sublime interprétation du classique de la culture comics Batman (1989 et 1992), l’installent au firmament. Fascination du monstre, du marginal, du caillou dans la chaussure d’une Amérique corsetée par sa normativité et ses interminables banlieues pavillonnaires.
Squelettes, sorcières, lutins, fantômes, robots, singes anthropomorphes, femme-chat ou cavalier sans tête hantent l’œuvre du cinéaste, qui définit le conte La Belle et la Bête comme la « matrice indispensable », le « conte dont tous les films de genre et de monstres s’inspirent ». Histoire d’amour impossible dont l’empreinte va s’imprimer tout au long de sa carrière.
L’œuvre de Tim Burton, ce sont aussi d’hilarantes comédies, musicales, fantastiques ou horrifiques : Mars Attacks ! (1996), Sweeney Todd : le diabolique barbier de Fleet Street (2007), Dark Shadows (2012), Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête (1999). Et un travail unique sur l’animation qui traverse sa filmographie. Une exploration des coins, des recoins et des possibilités de son art. Et de Big Fish (2003) à Ed Wood (1994), de Alice (2010) à Dumbo (2019), à la recherche de la meilleure façon de raconter une histoire. Dans les pas d’Edgar Allan Poe et de Lewis Carroll.
Impossible de penser Burton sans la pléiade d’acteurs qui a accompagné sa carrière : Johnny Depp et Helena Bonham Carter bien-sûr, mais aussi Michael Keaton, Winona Ryder, Jack Nicholson, Danny DeVito, Michelle Pfeiffer, Glenn Close, Christina Ricci, Eva Green et bien sûr Marion Cotillard dans Big Fish.
Des fidèles qui ont contribué à donner vie à l’univers du maître, qui cite le grand acteur du muet Lon Chaney (l’homme aux mille visages) comme l’une de ses inspirations originales.
Sa longue collaboration avec le compositeur Danny Elfman, qui écrit pour lui quelques-uns des plus beaux thèmes du cinéma contemporain, a contribué à forger la légende Burton, devenue, en 35 ans de carrière, une véritable rock-star du 7e art.
Cet automne, Lumière 2022 proposera donc une plongée au pays des merveilles quelque part entre l’Americana et ses légendes, l’Angleterre victorienne, les mégalopoles futuristes et les lotissements de banlieue, en compagnie des héros, des monstres, des héros monstrueux ou des monstres héroïques du monde de Tim Burton !
Tim Burton succédera à Jane Campion, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Francis Ford Coppola, Jane Fonda, Wong Kar-wai, Catherine Deneuve, Martin Scorsese, Pedro Almodóvar, Quentin Tarantino, Ken Loach, Gérard Depardieu, Milos Forman et Clint Eastwood.
Il sera à Lyon du jeudi 20 au dimanche 23 octobre. Il recevra le Prix Lumière à Lyon, le vendredi 21 octobre 2022.
Le Prix Lumière a été créé en 2009 par l’Institut Lumière pour célébrer une personnalité pour l’ensemble de son œuvre et le lien qu’elle entretient avec l’histoire du cinéma. Il est remis à Lyon, ville de naissance du cinématographe Lumière, et est devenu avec les années l’un des prix les plus prestigieux reconnus par la profession et la presse internationale.
Master class
Rencontre avec Tim Burton Célestins, Théâtre de Lyon Vendredi 21 octobre à 15h (bientôt en billetterie)
Remise du prix lumière à Tim Burton
Amphithéâtre – Centre de Congrès Vendredi 21 octobre en soirée (bientôt en billetterie) Une cérémonie en présence de nombreux invités. Film annoncé prochainement
Halle Tony Garnier Samedi 22 octobre à 21h Beetlejuice de Tim Burton (1h32) Suivi de Ed Wood de Tim Burton (2h07) Suivi de Mars Attacks! de Tim Burton (1h45) Suivi de Sleepy Hollow : La Légende du cavalier sans tête de Tim Burton (1h45, int -12ans)
LA PROGRAMMATION
Pee-Wee Big Adventure de Tim Burton (Pee-Wee’s Big Adventure, 1985, 1h31) Pee-Wee est dévasté : sa bicyclette a disparu. Il part à sa recherche… Premier long métrage de Tim Burton, le film est un immense succès commercial : un monde comme une énorme fête foraine baigné dans la première composition pour le cinéma de Danny Elfman. Lumière Bellecour lu 17 20h30 | Cinéma Opéra me 19 16h45 | Pathé Bellecour sa 22 16h45
Edward aux mains d’argent de Tim Burton (Edward Scissorhands, 1990, 1h45) Edward est la création d’un génial inventeur, décédé avant d’avoir pu lui greffer les mains. À la place de celles-ci, des lames et ciseaux tranchants… Une histoire d’amour romantique incarnée par Winona Ryder et Johnny Depp qui deviendra l’alter ego du cinéaste dans son œuvre future. Halle Tony Garnier di 23 15h
Big Eyes de Tim Burton (2014, 1h47) Margaret et Walter Keane sont tous deux peintres. Le couple s’encourage mutuellement et expose ensemble… Une tragi-comédie inspirée de l’histoire vraie des époux Keane, interprétée par Amy Adams et Christoph Waltz. Pathé Bellecour ma 18 16h15 | UGC Astoria je 20 17h30 | UGC Confluence ve 21 11h
Miss Peregrine et les enfants particuliers de Tim Burton (Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children, 2016, 2h07) Jake, à la mort de son grand-père, découvre l’orphelinat pour enfants particuliers dirigé par Miss Peregrine… Un film baigné dans une poésie mélancolique, au casting exceptionnel : Judi Dench, Terence Stamp, Eva Green. Pathé Bellecour sa 22 10h45
Dumbo de Tim Burton (2019, 1h52) Holt Farrier, ancienne gloire du cirque, se voit confier la mission de prendre soin d’un éléphanteau aux oreilles gigantesques… Une satire de la société du spectacle portée par Colin Farrell, Danny DeVito, Michael Keaton et Eva Green. Comœdia di 23 10h45 en VF
Scénariste :
L’Étrange Noël de Monsieur Jack de Henry Selick (The Nightmare Before Christmas, 1993, 1h16) Jack, le roi des citrouilles, est las d’organiser Halloween. Dans la forêt, il découvre “Noëlville” et envie la joie de ce pays… Projet créé et développé par Burton, une comédie musicale qui révolutionna l’animation image par image. Halle Tony Garnier di 16 15h en VF | Pathé Bellecour sa 22 22h15
CHANEL
CHANEL, PARTENAIRE OFFICIEL DU FESTIVAL LUMIÈRE
Pour la troisième année consécutive, CHANEL est Partenaire Officiel du festival Lumière dont la 14 e édition se tiendra à Lyon du samedi 15 au dimanche 23 octobre 2022.
La Maison apporte son soutien aux masterclasses des invités d’honneur et au programme Histoire permanente des femmes cinéastes, qui met en lumière des réalisatrices méconnues. Cette année, une rétrospective est consacrée à Mai Zetterling (1925-1994), actrice suédoise devenue cinéaste à l’avant-garde des combats sociaux.
Deux films restaurés avec le soutien de CHANEL seront présentés en avant-première lors du festival : Dans la nuit de Charles Vanel et Mauvais sang de Leos Carax avec qui la Maison a collaboré pour le film Annette, sorti en 2021.
CHANEL et le cinéma
Ce partenariat avec le festival Lumière s’inscrit dans l’engagement continu de CHANEL pour le septième art. Gabrielle Chanel et le cinéma sont nés quasiment au même moment.
Comme une évidence, leurs trajectoires n’ont cessé de s’interroger et de se répondre. La créatrice noua un dialogue créatif avec les plus grands cinéastes de son temps – Jean Cocteau, Robert Bresson, Jean Renoir, Luchino Visconti, Alain Resnais ou Louis Malle – et se lia d’amitié avec des actrices dont les noms seuls suffisent à éveiller l’imaginaire collectif, de Jeanne Moreau à Anouk Aimée en passant par Anna Karina, Romy Schneider, Delphine Seyrig ou encore Jane Fonda, qu’elle habilla à l’écran comme à la ville.
À la suite de Gabrielle Chanel, les deux directeurs artistiques de la Maison, Karl Lagerfeld puis Virginie Viard, ont approfondi ces liens en collaborant avec des cinéastes tels que Pedro Almodóvar, Sofia Coppola ou Anton Corbijn.
Aujourd’hui, des actrices emblématiques du cinéma mondial comme Tilda Swinton, Penélope Cruz, Kristen Stewart et Marion Cotillard, ambassadrices et amies de la Maison, continuent d’incarner les créations de CHANEL.