Dans le cadre de #LUMIERE2016, j’ai découvert en avant-première, un documentaire projeté à l’Institut Lumière, « Jerry Lewis, clown rebelle ». Ce fût une rencontre très chouette d’un artiste burlesque et audacieux : Joseph Levitch, alias Jerry Lewis.
Venez découvrir ici, l’interview du réalisateur de ce documentaire, Grégory Monro !
Lundi 11 octobre, je devais m’installer en SALLE 1 de l’Institut Lumière pour visionner LOVE STORY et DEEP END, films « à la carte cinéphile » de Quentin Tarantino, mais j’ai finalement « craqué » pour rejoindre la SALLE 2 😉 En effet, le réalisateur Grégory Monoro m’avait remis son « invitation protocole » !
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Jusque-là spécialiste de Calamity Jane et de Louis de Funès, Grégory m’avait contactée pour découvrir son nouveau documentaire, réalisé cette fois-ci sur Jerry Lewis.
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Dans la lignée de Charlie Chaplin, Buster Keaton et Stan Laurel, Jerry Lewis s’inscrit dans la plus pure tradition de l’âge d’or de la comédie. Ses numéros de pantomime, ainsi que son humour burlesque et corrosif, ont fait de lui l’un des comiques les plus influents du 7eme Art. Mais Lewis était bien plus qu’un clown, son intérêt pour l’art du cinéma l’a hissé au rang d’artisan de la comédie. Une passion qui l’a conduit à écrire, produire, réaliser et jouer dans ses propres films, des œuvres désormais classiques comme « Le dingue du palace », « Le tombeur de ces dames », « Le zinzin de Hollywood » ou encore « Dr. Jerry et Mister Love », FRENCH CONNECTION FILMS
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Ce documentaire, c’est le point de vue d’un réalisateur français devenu spécialiste de Jerry Lewis ! Grégory Monro a réalisé ce film avec passion. « Cela vient du coeur », a t-il expliqué à Lionel Lacour de l’agence Cinésium, au public et à Pascal Elbé qui nous avait rejoints, fan de Jerry Lewis.
La fraternité masculine entre Dean Martin et Jerry est très présente dans ce documentaire. L’hommage rendu par Jerry à ses idoles Charlie Chaplin, Stan Laurel, Buster Keaton est fort également.
La clé dans tout ça, c’est l’Amour… Dans le comique, le temps n’existe plus !.
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« Jerry Lewis, le seul dont le travail puisse être comparé avec celui des grands burlesques issus de Mack Sennett », LUMIERE2016 LE JOURNAL #03.
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Interview de Gregory Monro, réalisateur de « Jerry Lewis, clown rebelle »
Isabelle Barnel à Grégory Monro : Il ne s’agit pas de votre premier documentaire, n’est-ce pas ?
Grégory Monro : Avant, j’ai réalisé pas mal de courts métrages (je viens de la fiction) et deux documentaires de 85 minutes, dont un sur Louis de Funès en 2013, et l’autre en 2014 sur Calamity Jane, personnage qui me fascine totalement.
Calamyty Jane, c’est le symbole de la femme émancipée.
Et j’adore les westerns !
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Dans ce nouveau documentaire d’une heure sur Jerry Lewis, je suis passé à un format plus court ce qui m’a contraint à réaliser plus de choix, mais cela est intéressant !
Ici, je ne parle pas de la vie privée de Jerry, j’ai choisi de me concentrer sur la vie du cinéaste, du clown.
J’ai une vraie passion à parler avec les gens, avec les comédiens. J’aime beaucoup le cinéma d’épouvante aussi. En fait, j’aime tous les cinémas, je n’ai pas de restriction !
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IB : Vous n’avez pas choisi de réaliser la biographie de Jerry Lewis, pourquoi ?
Grégory Monro : J’ai choisi de parler d’où il vient, de son histoire avec Dean Martin, de son choix de passer derrière la caméra, de dévoiler ses côtés inattendus, de parler de son arrogance, du clown triste parfois.
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IB : Comment s’est opéré le rapprochement du réalisateur avec une star américaine ?
Grégory Monro : J’avais très peu de chance d’y arriver, mais j’ai tenté et je lui ai envoyé une lettre via sa boîte de prod’ ! Et, Jerry Lewis m’a appelé un soir vers minuit, lui personnellement… J’avais dû mal à y croire. Il était très intimidant et généreux à la fois. Et aussi, content à l’idée de parler de son art et des gens qu’il aime.
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IB : Pourquoi avez-vous décidé de réaliser un documentaire spécifique à Jerry Lewis ?
Grégory Monro : Jerry a marqué ma très petite enfance, j’ai grandi avec lui. Je regardais ses films en période de fête, à la nuit de Noël. Il m’a donné envie d’exercer ce métier. C’est grâce à lui que j’ai pris un jour ma caméra !
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IB : Quel a été votre rapport avec lui ?
Grégory Monro : Au début, il était un peu sur la défensive. C’est quelqu’un qui a souffert de la critique et qui a besoin de tout maîtriser. Heureusement, j’ai tout de suite senti qu’il m’appréciait. Cet homme âgé de 91 ans bientôt, a adoré s’exprimer autour des photos que je lui ai présentées, qui défilaient devant lui, des images de Charlie Chaplin, de Buster Keaton. Le concept lui a beaucoup plu.
En fait, Jerry Lewis crève l’écran tout le temps. Il est magnétique. Il est en permanence au top, au même niveau partout.
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IB : Comment avez-vous été amené à la construction de ce film ?
Grégory Monro : Je viens de la fiction, je suis « drivé » par la fiction, je baigne dedans. Toutes mes idées viennent de là. J’ai beaucoup construit en amont mon documentaire sur Jerry, il était très écrit. Et j’ai voulu garder le Jerry Lewis d’aujourd’hui, pour la fin du documentaire, que ce soit lui qui conclu le film. C’est la fin qui créé cet effet-là !
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IB : Quel était votre envie première ?
Grégory Monro : Je fais des films parce que j’adore ça, cela occupe tout mon temps. J’ai la chance de faire ce qui me passionne et d’en vivre. Pour ce documentaire, j’ai consacré deux années de ma vie, deux années de passion. Il y a quarante ans en arrière, j’aurais adoré faire tourner Jerry Lewis ! Aujourd’hui, Jerry m’a ouvert des portes. Je suis invité à participer à des festivals pour présenter ce documentaire, je reçois de bonnes critiques, on m’incite à continuer dans cette voie.
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IB : Pourquoi les américains ont-ils mis autant de temps à reconnaître Jerry Lewis comme un grand artiste aux US ?
Grégory Monro : La comédie est encore méprisée. Pourtant, on n’a pas idée du travail que cela implique. La comédie est un art considéré comme mineur. Jerry s’est beaucoup rebellé contre ça.
Impulsif, spontané, Jerry Lewis est un des plus grands comiques contemporains depuis 1940, qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.
Aussi, Jerry a la chance d’être reconnu maintenant… de son vivant !
Jeune, il avait déjà du charisme, un peu à la manière de Jean Dujardin.
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IB : Quel est votre prochain objectif ?
Grégory Monro : J’aime beaucoup les réalisatrices, les productrices. Pourquoi pas réaliser un documentaire sur Kathleen Kennedy, la femme la plus puissante à Hollywood. J’adore aussi Jeanne Moreau, Françoise Dorléac !
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Fiche technique
Genre : Art et culture, Biographie, Documentaire
Réalisateur : Gregory Monro
Production : French Connection Films, Arte France, INA, Lowlands Media, Inkwell Films
Année : 2016 | Sortie : Début 2017
Durée : 60 minutes / 52 minutes
Langues : Français, Anglais,
Partenaires : The French Film Board (CNC), Cine+, Avrotros, SNRT Morocco, Procirep & Angoa
Diffuseurs : Arte France, Avrotros, SNRT Morocco, Cine+
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