« Les Trois jours du Condor » – FESTIVAL LUMIERE 2021

Three Days of the Condor

de Sydney Pollack , États-Unis , 1975

Sydney Pollack

Romancier sans succès, Joseph Turner (Robert Redford) travaille comme documentaliste à l’American Literary Historical Society à Washington, paravent d’une section de la CIA. Son travail consiste à déceler, dans les romans policiers et d’espionnage, des traces de fuites ou de nouvelles idées originales à exploiter. Croyant avoir découvert un réseau clandestin au sein même de l’institution, Turner rédige un rapport. Quelque temps après, tous les membres de sa section sont assassinés. Paniqué, Turner contacte en urgence son responsable, sous son nom de code, Condor. Il est invité à se tenir à l’écart de l’enquête, mais choisit de désobéir…

Avec Les Trois Jours du Condor, Sydney Pollack se lance dans le genre ouvertement politique. Tourné après le scandale du Watergate mais avant Les Hommes du président d’Alan J. Pakula (1976), le film s’inscrit dans la vague de films américains des années 70 dont le cœur est la théorie du complot. Adapté du roman du journaliste d’investigation James Grady, Six Days of the Condor, le film a été allégé des ressorts grandiloquents du livre. Michael Henry déclarait à propos du cinéaste : « Rien ne le rebute autant que le manichéisme ou le dogmatisme. De toute évidence, il préfère les individus aux idées, les sentiments aux idéologies, les nuances du gris au contraste du noir et blanc. On reconnaît là une des vertus de cet humanisme indéfectible qui produisit les œuvres les plus généreuses des années 50. » (Positif n°178, février 1976)

Sydney Pollack impose ici une atmosphère oppressante : le ciel se couvre de nuages menaçants, les longues focales rendent imperceptible l’arrière-plan et enveloppent Turner de contours inquiétants. Le film plonge le spectateur dans un New York labyrinthique, truffé de cabines téléphoniques, d’ascenseurs et autres espaces clos, jalonnant la fuite permanente du héros et sa quête contrariée de vérité.

Au-delà d’être un excellent thriller, Les Trois Jours du Condor offre une vision inédite des dessous de la CIA, à la fois secrète, puissante, inhumaine. Le cinéaste met en scène un monde où seules dominent la suspicion et la loi du secret. Le film apparaît aujourd’hui doté d’un caractère intemporel. Dépassant la simple dénonciation d’une conspiration, il évoque la solitude de l’homme au sein d’un système qui éloigne les individus. La méfiance évolue en paranoïa, cette dernière contaminant tout ce qui entoure le fugitif. Pour Sydney Pollack : « Peu de choses expriment la vérité autant que le font les mensonges. » (Positif n°572, octobre 2008).

Les Trois Jours du Condor (Three Days of the Condor)
Etats-Unis, 1975, 1h57, couleurs (Technicolor), format 2.39

Réalisation Sydney Pollack
Scénario Lorenzo Semple Jr., David Rayfiel, d’après le roman Les Six Jours du Condor de James Grady
Photo Owen Roizman
Musique Dave Grusin
Montage Don Guidice
Décors George DeTitta
Costumes Joseph G. Aulisi, Theoni V. Aldredge
Production
Stanley Schneider, Sydney Pollack, Dino De Laurentiis Company, Paramount Pictures, Wildwood Enterprises, Condor Production Company
Interprètes
Robert Redford (Joseph Turner / Le Condor), Faye Dunaway (Kathy Hale), Cliff Robertson (Higgins), Max von Sydow (Joubert), John Houseman (Mr. Wabash), Addison Powell (Leonard Atwood), Walter McGinn (Sam Barber), Tina Chen (Janice Chon), Michael Kane (Wicks), Don McHenry (Docteur Lappe)

Sortie aux États-Unis : 24 septembre 1975
Sortie en France : 21 novembre 1975

Restauration 4K au laboratoire Hiventy en 2019 supervisée par Studiocanal.

Distributeur : Les Acacias

Séances

ACHAT di 10 17h45 – UGC Astoria
présenté par Lucas Belvaux

ACHAT lu 11 17h – UGC Confluence
présenté par Jean Ollé-Laprune (Historien du cinéma)

ACHAT ma 12 20h30 – Cinéma St-Denis
présenté par Lucas Belvaux

ACHAT je 14 20h30 – Caluire
présenté par Clovis Cornillac

ACHAT ve 15 18h45 – Pathé Bellecour
présenté par Jean-Paul Salomé

ACHAT di 17 17h – Cinéma Opéra
présenté par Jean-Paul Salomé

« OUT OF AFRICA » – FESTIVAL LUMIERE 2021

de Sydney Pollack , États-Unis , 1985

Sydney Pollack – Grandes projections

1914. Éconduite par son amant, Karen (Meryl Streep), jeune aristocrate danoise, décide d’épouser le frère jumeau de celui-ci, le baron Bror von Blixen (Klaus Maria Brandauer). Elle le rejoint au Kenya où leur projet d’élevage se voit transformé par Bror en plantation de caféiers. Mais délaissée par son mari, Karen tombe sous le charme de Denys Finch Hatton (Robert Redford), chasseur farouchement épris de liberté.

Out of Africa - Souvenirs d'Afrique en Blu Ray : Out of Africa - AlloCiné
Projection au FESTIVAL LUMIERE 2015


« I had a farm in Africa… » C’est de sa légendaire voix rauque que Meryl Streep, campant le personnage principal de La Ferme africaine de Karen Blixen, entame le long flash-back qu’est Out of Africa. Un retour sur la vie de cette Danoise devenue Africaine, fermière sur des terres arides, tandis que l’Europe sombre dans la guerre. Une aventurière flamboyante, mais malchanceuse en amour. Alors, c’est de l’Afrique qu’elle tombe amoureuse, de son métier, de la terre et des Kikuyus.

Sydney Pollack disait du roman qu’il était « une pastorale, un poème en prose ». Une matière riche d’impressions subtiles, quasiment impossibles à retranscrire à l’écran. Le cinéaste fait alors le choix d’un film au classicisme élégant, privilégiant un rythme lent et mélancolique, dont le lyrisme est aussi prégnant que les paysages arides. Une plongée de plus de 2h30 dans l’Afrique des années 20, grâce à des moyens impressionnants. Une ampleur qui lui fera dire plus tard : « Si le film n’avait pas marché, j’aurais vraiment ruiné les studios. » Il obtiendra sept Oscars en 1986.

« Élans de cœur, hymne à la beauté et à l’innocence, exotisme, métaphysique, Out of Africa brasse et embrasse toutes les composantes du matériau cinématographique, en un film qui résume tous les films. Non comme un catalogue ou un album de belles images, mais comme une fresque vibrante, généreuse et grave. Parcourue de part en part par une sorte de tristesse légère et inéluctable, qui est le sentiment même de la vie et la marque de l’art. » (Michel Boujut, L’Événement du jeudi, 27 avril 1986)

Out of Africa
États-Unis, 1985, 2h41, couleurs, format 1.85

Réalisation Sydney Pollack
Scénario Kurt Luedtke, d’après le roman La Ferme africaine et d’autres œuvres de Karen Blixen, ainsi que des ouvrages Karen Blixen de Judith Thurmanet Silence Will Speak d’Errol Trzebinski
Photo David Watkin
Musique John Barry
Montage Pembroke J. Herring, Sheldon Kahn, Fredric Steinkamp, William Steinkamp
Décors Herbert Westbrook, Colin Grimes, Cliff Robinson, Josie MacAvin
Costumes Milena Canonero
Production Sydney Pollack, Terence A. Clegg, Mirage Enterprises, Universal Pictures
Interprètes
 Meryl Streep (Karen), Robert Redford (Denys Finch Hatton), Klaus Maria Brandauer (Bror von Blixen), Michael Kitchen (Berkeley Cole), Malick Bowens (Farah), Joseph Thiaka (Kamante), Stephen Kinyanjui (Kinanjui)

Sortie aux États-Unis : 20 décembre 1985
Sortie en France : 26 mars 1986

Nouvelle copie restaurée.

Distributeur : Universal Pictures

Séances :

ACHAT di 10 15h – Pathé Bellecour
présenté par Anne Le Ny

ACHAT ma 12 19h – UGC Astoria

ACHAT je 14 20h – Décines

ACHAT sa 16 20h30 – UGC Cité Internationale
présenté par Eric Guirado

ACHAT di 17 14h15 – UGC Confluence