JEAN-PIERRE ET LUC DARDENNE : 12E PRIX LUMIERE

Des courts aux longs métrages, en passant par les documentaires, Jean-Pierre et Luc Dardenne sont fidèles à ce qui a construit leur cinéma : les bords de Meuse, les grandes luttes ouvrières, l’engagement social et humain. Metteurs en scène célébrés sur la scène internationale, ils ont posé leur regard singulier sur le monde, créant une œuvre puissante, criante de vérité.

« Nous sommes très honorés de recevoir ce Prix Lumière 2020, ont déclaré Jean-Pierre et Luc Dardenne. Pour nous, deux frères cinéastes, ce prix recèle une émotion particulière. Il nous met en contact avec la fraternité originelle du cinéma, avec les deux frères qui ont filmé pour la première fois des corps, des visages d’hommes et de femmes, d’ouvriers et d’ouvrières sortant de leurs ateliers. Plus d’un siècle après, nous filmons des corps, des visages qui sont les descendants de ceux filmés par les frères Lumière et nous essayons chaque fois de les filmer comme si c’était la première fois. Ce sera magnifique de recevoir ce prix dans le cadre du festival qui fait dialoguer, comme nulle part ailleurs, le patrimoine mondial du cinéma et le public d’aujourd’hui. Vive le cinéma ! Vive la vie ! »

Le cinéma des Dardenne, c’est aussi une impressionnante galerie d’actrices et d’acteurs, Émilie Dequenne, Olivier Gourmet, Jérémie Renier, Fabrizio Rongione ou Déborah François qu’ils révèlent, comme Arta Dobroshi ou le jeune Idir Ben Addi dans leur dernier film. Ces dernières années, les plus grandes comédiennes d’aujourd’hui, Cécile de France, Marion Cotillard, Adèle Haenel, sont venues rejoindre les réalisateurs, leur monde, et cette véritable famille de cinéma qu’ils ont construite depuis des années.

Pour Bertrand Tavernier, président de l’Institut Lumière qui organise le festival :

« C’est une immense joie que de décerner ce Prix Lumière aux frères Dardenne, c’est aussi une évidence dans l’époque que nous traversons. Avec passion, une constance qui fait penser à celle d’Orwell, une formidable empathie pour les éclopés, à l’écart des diktats de la mode ou du box-office, les films de Jean-Pierre et Luc Dardenne explorent la vie de ceux qui dégustent, victimes des crises, de la mondialisation, prisonniers de l’intolérance religieuse, de ces « misérables » sur lesquels s’étaient penché Hugo. Et qui résistent à leur manière, violemment, maladroitement, tendrement. Les deux frères cinéastes le font avec brio, avec talent, avec une attention à la morale des choses, nous faisant découvrir d’immenses acteurs et nous prouvant que ce que l’on regarde, surtout si on le fait avec cette humanité, compte autant que le regard lui-même. »

Célèbres pour leur parole tranchée et leurs prises de position humanistes, mais aussi pour leur humour et leur passion contagieuse, Jean-Pierre et Luc Dardenne ont reçu le Prix Lumière lors de la 12e édition du festival Lumière.

Metteurs en scène précis et uniques, révélateurs de talents, les frères Dardenne marquent le cinéma contemporain de leur regard puissant. Une poétique de la réalité poussée à son paroxysme, en écho à leur origine de documentaristes. Célébrés sur la scène internationale, ils sont lauréats de deux Palmes d’or et de nombreux autres prix. Une rétrospective pour célébrer l’œuvre de Jean-Pierre et Luc Dardenne pour ce qu’elle est : humaniste, forte, engagée, tournée vers la jeune génération et criante de vérité.

  Entourés de l’actrice de Rosetta Emilie Dequenne, de Christine Plenus la photographe de plateau qui les suit depuis leurs débuts, de leur producteur Denis Freyd, de leurs distributeurs en France et à l’international Michel Saint-Jean et Vincent Maraval, Jean-Pierre et Luc Dardenne ont reçu le 12e Prix Lumière remis par le festival Lumière, à l’occasion de sa 12e édition, hier, vendredi 16 octobre  

Sur scène, les artistes Jeanne Cherhal, Gabriel Yared et Thomas Dutronc, sont chacun venus célébrer l’oeuvre des deux frères en musique.
Plus tôt dans la soirée, Jérémie Renier a dit sa reconnaissance, son admiration et son amour pour les cinéastes qui l’on révélé, en 1996, avec La Promesse.   
« Merci tellement aux frères. Rosetta était ma naissance en tant qu’actrice« . Émilie Dequenne, lauréate du Prix d’interprétation cannois pour ce premier rôle, a rendu un vibrant hommage à ses « parents de cinéma ». 

  « Le cinéma fabrique des armes de construction massive et celles des frères Dardenne en sont foudroyantes. »

Bertrand Tavernier, le Président de l’Institut Lumière, a écrit un puissant éloge sur le cinéma des deux frères, lu sur scène par Thierry Frémaux.

Un texte qui s’est achevé avec une citation des misérables. En juillet, le cinéaste écrivait déjà : « Ils explorent la vie de ceux qui dégustent, victimes des crises, de la mondialisation, prisonniers de l’intolérance religieuse, de ces “misérables” sur lesquels s’étaient penché Hugo. »   

L’Amphithéâtre du Centre de Congrés de Lyon vibrait sous les applaudissements du public, lorsque sont arrivés sur scène Jean-Pierre et Luc Dardenne pour recevoir leurs Prix.   

« Ce Prix symbolise l’héritage des frères Lumière. Filmer la vie, son intensité, sa mobilité. Lorsque l’on filme Rosetta, on essaie de faire en sorte qu’elle soit vivante. »

Les frères Dardenne, cinéastes du réel et de la vérité, inscrivent leur oeuvre, film après film, dans l’héritage des frères lyonnais qui ont documenté la vie à la fin du XIXe. 

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isabelle.barnel@gmail.com

Isabelle Barnel est Conseil en communication (Digital | Evènementiel | Relations Presse). Isabelle anime des ateliers Web 2.0 et Réseaux Sociaux au Club de la Presse de Lyon et elle intervient en stratégie digitale à CAP'COM, à ISEG MARKETING & COMMUNICATION SCHOOL, à l'ISCOM. Aussi, Isabelle organise des évènements "grand public" dans le secteur de l'Enseignement supérieur et de la recherche. Ses autres missions : veille stratégique et e-réputation, storytelling, interviews, publications de contenus online, rédaction de pages, dans les secteurs sportif et culturel.

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