LUMIERE 2022 – Two Lovers

Two Lovers

de James Gray , États-Unis, France , 2008

Invités du festival : James Gray

Brighton Beach, Brooklyn. Dévasté par une déception sentimentale, Leonard Kraditor (Joaquin Phoenix) revient vivre dans sa famille et fait la connaissance de deux femmes : Michelle (Gwyneth Paltrow), sa nouvelle voisine, aussi belle que mystérieuse, et Sandra (Vinessa Shaw), fille d’amis de ses parents, vers qui ceux-ci le poussent. D’abord rebelle à la pression familiale, Leonard commence à apprécier Sandra. Mais lorsque Michelle lui demande de l’aider à se libérer d’une liaison destructrice, tout bascule.

Un an seulement après La nuit nous appartient, James Gray, qui jusque-là signait un film tous les six ou sept ans, sort pour la première fois du genre policier. Le film est ainsi particulièrement attendu. Et rejoint immédiatement pleinement l’univers de James Gray.

Joaquin Phoenix, acteur fétiche du réalisateur, apparaît : imposant visuellement, mais toujours à rien de se briser. Il est Leonard, un homme bipolaire, à bout de course, qui cherche à mettre fin à ses jours en se noyant. En vain. Il rentre chez ses parents, se sèche, et reprend le cours normal de son mal-être. Fils d’un teinturier, sa voie semble toute tracée : reprendre l’affaire de ses parents, épouser Sandra. Elle est la raison, la stabilité, la perpétuation familiale. Mais il croise sa voisine Michelle, qu’il observera longuement. Elle devient une image fantasmée de l’amour.  Elle représente la passion, le danger, l’inconnu. Elles sont toutes les deux désirables.

À partir d’un motif universel – un homme partagé entre deux femmes –, James Gray signe une œuvre d’une grande élégance sur la question du déterminisme social et familial et sur le renoncement. Il filme les émotions avec précision (le besoin vital de Leonard de désirer en dehors de la voie tracée), n’ajoute jamais de pathos à la mélancolie, ne se positionne pas plus haut que ses personnages. Beauté des images, mise en scène subtile et classique, tout concourt ici à livrer des émotions d’une rare justesse.

« Two Lovers est directement enté sur l’inspiration noire de James Gray. Mais il est aussi un film très probe, fidèle aux exigences de son sujet et attentif aux vibrations du sentiment qu’il dissèque et qu’il rattache, avec une sécheresse inédite, aux mécanismes obstinés par lesquels la personnalité d’un homme se réduit à ce qui lui échappe. […]Two Lovers est l’histoire d’un amour, filmée comme un drame existentiel et une crise identitaire au sein des coordonnées humaines les plus ordinaires, un récit dont la fluidité reprend les méandres douloureux de la déception, et dont la mise en scène parvient à ménager, par un remarquable sens de la tension et de la distance mélancolique, l’irruption du plus grand lyrisme à l’intérieur même de l’immédiat. » (Franck Kausch, Positif n°573, novembre 2008)

Two Lovers
États-Unis, France, 2008, 1h50, couleurs, format 2.35
 
Réalisation James Gray
Scénario James Gray, Richard Menello
Photo Joaquin Baca-Asay
Musique Ella Fitzgerald, The Duke Ellington Orchestra, Dizzy Gillespie, Moby, Amália Rodrigues, Christopher Spelman…
Montage John Axelrad
Décors Happy Massee
Costumes Michael Clancy
Production Donna Gigliotti, James Gray, Anthony Katagas, 2929 Productions, Tempesta Films
Distributeur Wild Bunch Distribution
 
Interprètes Joaquin Phoenix (Leonard Kraditor), Gwyneth Paltrow (Michelle Rausch), Vinessa Shaw (Sandra Cohen), John Ortiz (José Cordero), Moni Moshonov (Reuben Kraditor), Isabella Rossellini (Ruth Kraditor)
 
Présentation au Festival de Cannes 19 mai 2008
Sortie en France 19 novembre 2008
Sortie aux États-Unis 20 mars 2009


Séances

ACHAT mar 18 21h30 – Pathé Bellecour En présence de Laurent Delmas (journaliste, auteur)

ACHAT jeu 20 16h15 – Comœdia En présence de Laurent Delmas (journaliste, auteur)

ACHAT ven 21 18h45 – UGC Confluence